Un sondage IPSOS pour la Fondation Heinrich Böll et la Fondation de l'écologie politique montre :
- 88 % des Français·e·s et 82 % des Allemand·e·s jugent « souhaitable » une interdiction de l’utilisation de pesticides dans l’UE, 78 % et 69 % qu’elle est possible.
- 86 % des Français·e·s et 83 % Allemand·e·s souhaitent un meilleur accompagnement des agriculteurs au sein de l’Union européenne pour réduire l’utilisation de pesticides
- 60 % des Français·e·s et 50 % des Allemand·e·s disent avoir réduit leur consommation de viande ces deux dernières années.
Paris, le 27 février 2023. Alors que s’est ouvert le 59e Salon International de l’Agriculture à Paris, sur le thème « L’agriculture : le vivant au quotidien ! », la Fondation Heinrich Böll publie les derniers résultats d’un sondage IPSOS mené auprès de deux échantillons représentatifs des populations française et allemande, sur le sujet des pesticides et de la consommation de viande.
La population française et allemande se prononcent massivement pour l’interdiction de l’utilisation de pesticides dans l’Union européenne : respectivement 88 % et 82 % jugent cette interdiction « souhaitable ».
« Le sentiment qu’il faut interdire les pesticides dans la production agricole de l’Union européenne est massif des deux côtés du Rhin : plus de 8 Français et Allemands sur 10 y sont favorables, et on ne rencontre pas de réel écart dans les réponses en fonction de l’âge, du lieu d’habitation, de la catégorie sociale ou encore des préférences politiques. L’objectif semble d’autant plus important qu’aux yeux des opinions publiques des deux pays, il est largement réaliste : 78% des Français et 69% des Allemands pensent qu’il est possible d’interdire totalement l’usage des pesticides en Europe à court-terme. Un objectif qui, pour les personnes interrogées, doit toutefois s’accompagner d’un réel accompagnement par les autorités européennes dans la transition des pratiques agricoles » analyse Mathieu Gallard, directeur d’études chez IPSOS.
« C’est en effet ce que montre ce sondage : Français·e·s et Allemand·e·s sont lucides sur le fait que la faisabilité de cette interdiction, qu’ils souhaitent massivement, nécessite un meilleur accompagnement des agriculteurs au sein de l’Union européenne – pour respectivement 86 % et 83 % d’entre eux. C’est un message clair aux gouvernements et aux institutions européennes alors qu’est entrée en vigueur en début d’année la nouvelle Politique agricole commune et qu’est discutée en France une future loi d’orientation agricole » note Jules Hebert, directeur-adjoint du bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll, en charge des programmes Transformation écologique et sociale.
« De nombreux scénarios et études scientifiques développés ces dernières années démontrent qu’une sortie des pesticides est possible, et cela sans mettre en péril l’alimentation des européens. Nous ne sommes donc pas face à une incapacité technique. La faisabilité dépend aujourd’hui de la volonté politique et c’est sûrement cette faible volonté que ressentent les Français et les Allemands. Il est de la responsabilité des gouvernements de mettre en place les mesures politiques et financières nécessaires à la transition agroécologique et ainsi donner les moyens aux agriculteurs de se passer des pesticides » souligne Mathieu Courgeau, co-président du Collectif Nourrir.
Par ailleurs, 60 % des Français·e·s et 50 % des Allemand·e·s déclarent avoir réduit leur consommation de viande au cours des deux dernières années, marquées par la pandémie et par l’inflation. « Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ces changements dans les pratiques de consommations ne sont pas cantonnés dans certaines catégories de la population, mais concernent toutes les générations et toutes les catégories sociales » indique Mathieu Gallard.
Pour Marc Berthold, directeur du bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll, « l'augmentation de l'élevage industriel dans le monde est un facteur clé de la catastrophe climatique et de la perte de biodiversité. La prise de conscience croissante de la réduction de la consommation individuelle de viande au cours des deux dernières années dans les deux pays est une tendance fondamentale et bienvenue. Mais le changement nécessaire du côté des consommateurs n'est qu'un côté de la médaille. Quelque chose doit également changer au niveau structurel dans l'agriculture et la politique agricole afin que les agriculteurs et le commerce alimentaire puissent contribuer à un avenir neutre en carbone, et à la préservation de la biodiversité »
Retrouvez l'intégralité de l'enquête IPSOS et la méthodologie ici.
Contact presse :
Jules Hebert, directeur-adjoint, coordinateur des programmes Transformation écologique et sociale, jules.hebert@fr.boell.org, 01 84 86 15 84